LeHedwig von Wissmann ( 75 tonnes, un 37mm ), remorquant un radeau ponté de fer où étaient boulonnés deux canons de 8,8cm et le Kingani, un simple remorqueur sur lequel les allemands ont installé trois autres Hotchkiss de 37mm.
Le SMS Kingani (allemand) devenu Fifi (RU)
des SS good News et
SS Morning Star le
et celui
du SS Cecil Rhode le
lendemain.
Les combats connus sous
le nom de « bataille pour
le Tanganyika » débutent réellement le lorsque le SMS Kingani est
pris en chasse par les croiseurs britanniques HMS Mimi et HMS Toutou et les vedettes
belges Netta et Mosselbak.
HMS Mimi
Le Netta
Le Mosselbak
Les deux croiseurs et les vedettes, plus rapides, rattrapent promptement le
remorqueur allemand. Après 10 minutes d'échange de tirs, le bouclier de protection
du canon du Kingani est détruit et des éclats d'obus ont percé sa coque sous la
ligne de flottaison. Le remorqueur baisse pavillon avec son commandant et quatre
autres membres de l'équipage tués. Il est remorqué jusqu'à Albertville au Congo belge
où il est réparé et remis en service vers la mi-janvier sous le nom de HMS Fifi.
Le , le Mimi et le Fifi interceptent le SMS Hedwig von Wissman.
Le deuxième tir du Fifi atteint le Hedwig von Wissman à la coque, provoquant
une voie d'eau, et le troisième tir atteint la salle des machines tuant sept marins.
Ordre est donné d'abandonner le bateau et de le saborder. Les survivants sont
capturés et amenés à Albertville. Le , le 2e régiment de la « brigade sud »
Le 27, la « brigade sud » de la Force Publique occupe Kigoma abandonnée par ses défenseurs et, le jour suivant, le terminal des chemins de fer allemands (Tanganjikabahn) sur le lac Tanganyika à Ujiji.
refuse le combat et tente de s'échapper avant de se saborder à hauteur de la cale de la chaufferie. L'équipage tente de s’enfuir grâce au remorqueur mais celui-ci est coulé par la vedette belge.
La « bataille pour le Tanganyika » est ainsi terminée par la victoire de petites unités très mobiles sur des bâtiments plus importants et mieux armés mais évoluant sur un plan d'eau fermé sans échappatoire.
Jusqu’en novembre 1915, deux bataillons de la Province du Katanga sous les ordres du lieutenant-colonel Olsen
sont venus en aide aux troupes coloniales anglaises attaquées à Abercorn et à Sumbu en Rhodésie et assurèrent
l’inviolabilité de la frontière nord de ce pays.
Néanmoins les troupes coloniales allemandes contrôlent la totalité du lac Tanganyika sur lequel elles possèdent
un remorqueur de 25 tonnes (le Kingani) et un bateau de 60 tonnes (le Hedwig von Wissmann) armé de 3 canons de 37
mm. En juin 1915 elles mettront à l’eau un autre bateau de 1200 tonnes (le Graf von Götzen), capable de transporter 800
personnes et armé notamment d’un canon de 105 mm provenant du croiseur Köningsberg coulé par la marine anglaise et
de plusieurs canons de plus petit calibre. Le 22 août 1914, le Von Wissmann avait mis hors service l’Alexandre
Delcommune, vieux bateau de 70 tonnes non armé qui constituait la seule flotte congolaise sur le lac.
L’importance de la maîtrise du lac apparaît très vite ainsi que la nécessité d’un commandement unique pour la
défense de cette frontière. Ce commandement sera réalisé en mars 1915 en groupant les forces navales de Kalemie et les
forces terrestres composées du 6ème bataillon du commandant Borgerhoff, sous les ordres du major Stinglhamber d’abord
puis du lieutenant colonel du génie Georges Moulaert ensuite.
La première tâche de ceux-ci, avec l’aide du commandant de génie Odon Jadot, sera de constituer une base navale
composée d’un môle de 80 m permettant d’abriter une flottille belge, de construire une cale de montage pour le Baron
Dhanis qui se trouve là en pièces détachées, et de protéger cette base par une batterie de canon de 75 mm provenant de
Belgique et de 2 canons de 160 mm amenés depuis le fort de Shinkakasa au Bas Congo.
En juillet 1915, l’Alexandre Delcommune est réparé, armé et remis en service sous le nom de Le Vengeur. En décembre
1915 on amène de Léopoldville et on lance sur le lac le glisseur-torpilleur Netto bateau rapide de 16 tonnes armé d’un
canon de 37 mm. La flottille alliée comprend dès lors 3 bateaux congolais dont le Kingani capturé le 26 décembre et
remis en état sous le nom de Fifi et 2 petites canonnières des troupes coloniales britanniques.
Cette petite flotte détruit le Hedwig von Wissmann le 9 février 1916. Pour venir à bout du Graf von Götzen, il faudra faire
venir en mai 1916, quatre hydravions Short, moteur Sunbeam anglais et leurs trois équipages belges (lieutenants Behaege
et Collignon) commandés par le commandant aviateur de Bueger. Il faudra également trouver un plan d’eau suffisamment
calme pour qu’ils puissent évoluer. Après plusieurs bombardements infructueux et de nombreuses pannes, le 10 juin
1916, un des hydravions piloté par Behaege avec Collignon comme observateur, réduisit au silence le bateau allemand,
assurant à la flotte congolaise la maîtrise du lac. En août 1916, le Baron Dhanis vapeur de 700 tonnes construit
entièrement à Albertville entra en service sur le lac et permit d’utiliser au mieux, notamment pour le transport de troupes
et de matériel, la maîtrise totale retrouvée.
Dès le début de 1915, le principe d’une action offensive conjointe avec les troupes coloniales britanniques contre
l’Afrique Orientale Allemande avait été mis en projet, les gouvernements respectifs estimant que l’attaque était la
meilleure façon de se défendre et de protéger les frontières. On envisage alors une offensive congolaise au départ du Kivu
avec l’occupation du Ruanda comme objectif et une autre en commun avec les troupes rhodésiennes au départ d’Abercorn
avec Bismarckburg comme objectif. En juin 1915, le gouvernement anglais renonce momentanément à toute offensive
générale et le Ministre Renkin demande à Tombeur de borner l’essentiel de ses actions à la défense des frontières de l’est
éventuellement en occupant le Ruanda et l’Urundi mais sans aller au-delà. Le regroupement des forces coloniales
congolaises au Kivu est organisé en vue d’une offensive en septembre 1915 mais deux tiers des troupes de la province du
Katanga doivent alors être acheminées en Rhodésie pour protéger les frontières de ce pays et l’offensive prévue n’aura
pas lieu.
Tombeur met à profit ce contretemps pour organiser et créer de toutes pièces une nouvelle armée congolaise de
10 000 hommes, constituée en unités tactiques, munie de matériel moderne et dotée des services accessoires lui assurant
le transport de vivres et de munitions (66 000 charges) pour une expédition longue de plusieurs mois dans les zones
désertiques et sauvages de l’Est africain. Cette nouvelle armée est composée de deux brigades. La brigade sud (Katanga)
sous les ordres du lieutenant-colonel Olsen est concentrée sur la Ruzizi entre les lacs Kivu et Tanganyika; elle comprend
deux régiments de trois bataillons; le 1er régiment sous les ordres du major Muller (bataillons 1, 2 et 3) le second régiment
sous le commandement du major Wéber (bataillons 4, 5 et 7). La brigade nord (Province orientale) sous les ordres du
colonel Molitor est composée du troisième régiment commandé par le major Bataille (bataillons 8, 9 et 10) et du
quatrième régiment sous le commandement du major Rouling (bataillons 11, 12 et 13). Le troisième régiment défend la
frontière dans la région de Rutshuru et le quatrième défend des positions organisées au nord du lac Kivu. On a vu que le sixième bataillon, sous les ordres du lieutenant-colonel Moulaert, avait été détaché à la défense des rives du lac
Tanganyika.
En décembre 1915, le gouvernement britannique décide d’envoyer au Kenya par bateau, des forces considérables (4
brigades d’infanterie et 2 brigades de cavalerie organisées en 3 divisions) sous les ordres du général sud-africain Smuts.
Le général Tombeur décide alors de coordonner l’offensive prévue avec l’entrée en action de ces forces, c’est-à-dire en
avril 1916. Le personnel d’encadrement lui est envoyé de Belgique tous les mois, à raison de 15 à 20 européens par mois,
et cela à partir de septembre 1915. L’armement est amélioré par l’envoi de fusils Gras et Mauser ainsi que par celui de
quelques pièces d’artillerie. L’ordre d’attaque est donné le 25 avril 1916; les forces congolaises sont fortes à ce moment
de 719 officiers et sous-officiers européens et de 11 698 gradés et soldats congolais.